La translittération

La translittération est le passage d'un système d'écriture à un autre système, opération qui consiste à transcrire lettre à lettre chaque graphème d'un système correspondant à un graphème de l'autre système, sans que l'on se préoccupe de la prononciation.
En égyptologie on utilise des symboles alphabétiques, de telle manière qu'à chacun de ces symboles corresponde un hiéroglyphe (ou son équivalent hiératique ou démotique), et réciproquement.
Il est important de ne pas confondre la translittération et la transcription (action de recopier, reporter un texte).

La translittération dans Rosette

Le tableau ci-contre présente les caractères utilisés en égyptologie pour la translittération ainsi que leur caractère latin équivalent.


A quoi peut servir ce tableau ?

Avant tout à reconnaître les caractères de translittération, en particulier à bien distinguer les signes diacritiques (accent, point, trait situés au-dessus ou en-dessous d'un caractère), ainsi que les deux caractères spécifiques : aïn a et Aleph A.


Comment saisir ces caractères ?

Vous disposez de deux moyens pour saisir un texte translittéré :

  • la palette Rosette. Cette méthode est recommandée car elle est plus rapide, plus simple et génère des textes codés de manière standard (Unicode),
  • les caractères correspondants en alphabet latin (deuxième colonne du tableau)
    L'image ci-dessous montre les caractères de translittération générés sur un clavier azerty PC


Quelques commentaires additionnels

Certains caractères très proches sont parfois confondus. Nous essayons ici d'apporter quelques clarifications, dans la limite de notre compréhension. Tout commentaire pour améliorer cet article est bienvenu.

  • s ou z ? De même valeur phonétique, le z est généralement utilisé pour caractériser une orthographe de l'Ancien Empire, le s s'appliquant davantage à partir de la VIème dynastie.'
  • i ou j ? La réponse est apportée dans le petit historique plus bas dans cette page. Rosette a opté pour l'utilisation exclusive du ''
  • k ou q ? Là également, voyez l'historique ci-dessous. Rosette a opté pour le k
  • "Point ." ? sert à unir un verbe à une composante grammaticale syntaxique (conjugaison, genre, nombre, ...).
  • "Egalité =" ? introduit un pronom suffixe. Cette distinction a été introduite récemment. L'école de Gardiner utilisait indiféremment le point "."'
  • "Egal penché" d'une utilisation très similaire au point ".", il n'est pas utilisé dans Rosette.
  • "Tiret -" ? sert à séparer les radicaux dans un mot composé, p.ex. : "Hm-nTr" (serviteur du dieu).'
  • "Tilde ~" ? indique un suffixe de conjugaison, concept linguistique pratiqué par Khéops (grammaire Grandet et Mathieu), mais non entièrement suivi.'
  • Les parenthèses "( ... )" indiquent un phonème en ellipse, c'est-à-dire non représenté par un hiéroglyphe mais prononcé.'
  • Autres signes typographiques : que ce soient les notes d'édition {...}, [...], ... ou les cartouches et autres cadres, Rosette s'efforce d'utiliser les même standards que le Manuel du Codage 1988.'
minusculesmajuscules
TranslitLatinASCIITranslitLatinASCII
aa97AA65
ii105II73
hh104!!33
HH72@@64
xx120##35
XX88$$36
VV86 
ss115%%35
SS83^^94
cc99CC67
qq113QQ81
oo111OO79
tt116&&39
TT84**42
vv118 
dd100__95
DD68++43
92?Ø157

Un petit historique

Dès que Champollion eut déchiffré les hiéroglyphes, se posait déjà le problème de la translittération des signes. Il eut recours tout naturellement au Copte !
Il fut suivi dès 1836 par Samuel Birch pour translittérer les textes
Ce dernier a évolué assez rapidement et mis au point un nouveau système de translittération dès 1867, en faisant appel à des caractères latins
En parallèle l'école allemande commença avec Brugsch de mettre au point un système, ancêtre de celui utilisé de nos jours :
Système perfectionné par Erman et son école.
Approche qui évolua en 1911

Et finalement Gardiner en 1927 fixa les règles dans sa fameuse grammaire.

Mais subsistent des petites différences. Aujourd'hui, il y a convergence sauf sur les caractères suivants :

  • i que les allemands rendent par j. Quelques grammaires suivent l'école allemande en rendant le M17 par j (cf. Cours d'Egyptien hiéroglyphique par Grandet / Mathieu).
    Or pour nous français, la lettre j est très éloignée de notre phonème i dur. Notre son j est proche du g ou du ch, et non d'un i.
    Le i est utilisé par les grammaires suivantes : Gardiner, Obsomer, du Bourguet et Lefebvre.
  • le q qui est rendu par o (lettre latine o), le qof sémitique.

Rosette a préféré retenir i et q

Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait (Mark Twain)