Cet article fait partie d'un ensemble consacré à la description du codage de textes hiéroglyphiques supporté par Rosette :


Les fondamentaux

Les opérateurs du Manuel de Codage sont intégralements supportés pour les cadrats.

Cette syntaxe toutefois présente des limitations illustrées par les deux exemples suivants :

  • Les opérateurs * et : ne permettent pas un positionnement précis des glyphes dans un cadrat.
    Par exemple, I10:S43*M17:N35 sera affiché N35 - <span class=Translit >n / nt</span>M17 - <span class=Translit >i</span>S43 - <span class=Translit >mdw / md</span>I10 - <span class=Translit >d / D / Dt</span> alors que l'on s'attendrait à N35 - <span class=Translit >n / nt</span>M17 - <span class=Translit >i</span>S43 - <span class=Translit >mdw / md</span>I10 - <span class=Translit >d / D / Dt</span>.

  • la syntaxe du Manuel de codage manque de cohérence et d'ouverture pour le monde d'aujourd'hui.
    Prenons l'exemple du hachurage qui met en œuvre plusieurs opérateurs utilisésde manière peu cohérente :
    • # pour délimiter une suite de cadrats hachurés comme dans #b G1-G1-Z7-E1:. #e ou pour post-fixer un hiéroglyphe unique A1#,
    • //, h/, v/ ou / pour post-fixer un hiéroglyphe ou bien encore un hiéroglyphe lui-même déjà post-fixé par un # et préciser la partie du cadrat à hachurer : // pour le cadrat complet, h/ pour un demi cadrat horizontal.

Pour améliorer le langage de codage des textes hiéroglyphiques, Rosette propose une syntaxe puissante et cohérente présentée ci-dessous.

Il est rappelé que Rosette reste entièrement compatible avec le Mdc88 mais recommande d'utiliser cette syntaxe nouvelle, plus puissante, plus facile et adaptée au traitement informatique.

Opérateurs

L'affichage d'un hiéroglyphe peut être affiné en ajoutant un ou plusieurs opérateurs après le code Gaediner qui le représente.

Chaque opérateur est composé :

  • un '/'
  • suivi d'un caractère désignant l'opérateur
  • suivi d'eventuels paramètres.

Ainsi, A1/cg affichera en couleur verte le hiéro A1 A1 - <span class=Translit >i</span> : c désigne l'opérateur couleur et g est le paramètre qui correspond à la couleur verte (green).


opérateurdescription
/a hachurage d'un cadrat ou d'unsous-cadrat.
paramètre : permet de définir un ou plusieurs rectangles hachurés dans le hiéroglyphe : ce paramètre est composé d'une lettre x ou y suivi d'un ou deux pourcentages : le premier pourcentage correspond au début de la zone hachurée, le second à sa longueur.
Par exemple A1/ax25,50 donnera A1 - <span class=Translit >i</span> (le rectangle hachuré commence horizontalement à 25% du hiéro et a une longueur de 50%).
On peut combiner x et y : A1/ax25,50;y0,50 donnera A1 - <span class=Translit >i</span> (le rectangle hachuré est positionné de même en x et en y il commence à 0% - donc en haut - et s'étend sur 50% de la hauteur).
On peut même définir plusieurs rectangles hachurés pour un même hiéro : A1/ax25,50;y0,25&x50,50;y50,25 donnera A1 - <span class=Translit >i</span> (qui contient deux rectangles hachurés)
cas des groupes : N35/a:(A1*A1) affichera A1 - <span class=Translit >i</span>A1 - <span class=Translit >i</span>N35 - <span class=Translit >n / nt</span> (N35 est hachuré), N35:(A1*A2)/ax25 A2 - <span class=Translit ></span>A1 - <span class=Translit >i</span>N35 - <span class=Translit >n / nt</span> (A1 et A2 sont hachurés)
/c définit la couleur.
paramètre :
  • g, r, b ou w pour ,respectivement vert, rouge, noir ou blanc
  • 3 nombres entre 0 et 255 représentant respectivement les composantes rouge, verte et bleu : par exemple /c100,100,100 affichera en gris moyen.
/f taux de remplissage d'un sous-cadrat - ne s'applique qu'aux sous-cadrats.
paramètre : pourcentage du remplissage (oar défaut 100)
exemples : N35/f:(A1*A1) affichera N35 sur toute la largeur du sous-cadrat.
/h et /v retourne.
exemples : N35:(A1*A1)/v retournera A1 et A2
remarque : dans la version actuelle, il n'y a pas de moyen de retourner globalement un cadrat composé de sous-cadrats. Ainsi (A1:(A2*A3))/v retournera chaque hiéro autour d'un axe vertical passant au milieu de chaque hiéro ce qui ne donne pas le même résultat qu'un retournement global du cadrat. Dans une version ultérieure les deux seront possibles au choix de l'utilisateur.
/r rotation.
paramètre : angle de rotation (sens inverse des aiguilles d'une montre.
exemples : N35/r45:(A1*A1) affichera N35 après pivotement de 45° autour de son centre.
remarque : la limitation exposée ci-dessus pour /h et /v existe également pour /r.
/s définit la taille.
paramètre : pourcentage de taille
exemples : A1/s50 affichera A1 à 50 % de la taille normale
/t encadre le cadrat par deux signes typographiques.
paramètre : signe typographique à utiliser ( [, {, (, ", ' ou & )
exemples : N35:(A1*A2)/t( encadrera le sous-cadrat (A1*A2) par ( et )
/x et /y déplace le cadrat ou le sous-cadrat.
paramètre : pourcentage du déplacement. Pour un déplacement négatif, utilisez la lettre m entre /x ou /y et le pourcentage.
Si l'opérateur est appliqué à un cadrat, le déplacement sera effectué par rapport au coin supérieur gauche de l'image produite.
Si l'opérateur est appliqué à un sous-cadrat, le déplacement sera effectué par rapport au coin supérieur gauche du cadrat.
exemples : A1/x50 affichera A1 à 50 % de sa position horizontale de départ.
A1:(A2*A3/x0) affichera A3 sur le bord gauche du cadrat.
A1:(A2*A3/xm50) - notez le m - affichera A3 en dehors et sur la gauche du cadrat.
/z selon l'objet auquel est appliqué l'opérateur /z.
objetrôle de /z
texte
( |...)
règle la hauteur occupée par le texte.
paramètre : % de la hauteur du texte par rapport à celle de l'onglet
exemple : |sic/z100:(A1*A2) affichera sic sans onglet.
texte long
( "…" )
règle le style du texte.
paramètre : un à trois caractères parmi les suivants :
  • b : le texte sera en gras,
  • i : le texte sera en italiques,
  • t : le texte sera interprété comme équivalents latins de translittération.

exemple : "abc"/zb affichera abc en caractères gras et italiques,
"abc"/zt affichera la translittéraion correspondantaux équivalents latins de a, b et c ().
cadre (cartouche, serekh...) règle les parties du cadre à tracer. " < A1 >/zbi" : trace seulement le début ('b') et la partie intermédiaire ('i') du cartouche. La fermeture ('e') est absente. <F A1 F>/ze ne tracera que la fermeture?

Pour un serekh, on peut ajouter 'du' (door up) ou 'dd' (door down) après b ou e pour positionner la porte (respectivement en haut ou en ba. Par exemple : <S A1 S>/zbduiedd

Pour un cartouche, faire suivre 'b' ou 'e' par 'sy' ou 'sn' pour tracer ou non le lien. Exemple : < A1 >/zbsyesn

Pour un serekh, faire suivre 'b' ou 'e' par 'sy' ou 'sn' pour tracer le serekh ou non. Exemple : <S A1 S>/zbsyesyi.

Pour les forteresses (F ou G) : ajouter un 'r' pour obtenir des bastions arrondis. Exemple : <G A1 G>/zr

! règle les marges. "!/z300" : ajuste les marges de la ligne ou colonne terminée par ! à 300% de la taille normale.

Balises "Point"

Pour changer l'orientation, la direction, la taille... insérez des "points de référence" dans le codage

Par exemple A1 A2 #poV A3 A4 affiche A1 et A2 en horizontal puis A3 et A4 en vertical tout de suite à droite de A2.

A4 - <span class=Translit >dwA</span>A3 - <span class=Translit >Hms / Hmsi</span>A2 - <span class=Translit ></span>A1 - <span class=Translit >i</span>

Voyez les exemples de l'éditeur Rosette "balise #p" et "Fausse porte de Khenou".

#p est suivi de un ou plusieurs éléments séparés par des virgules.

Chaque élément est constitué d'une lettre précisant l'opération à effectuer suivie d'un paramètre :

  • apt1 mémorise la position courante sous le nom pt1 ('a' est la lettre, 'pt1' est le paramètre)
  • gpt1 place la position courante à la position mémorisée sous le nom pt1
  • oV ou oH change l'orientation
  • dr ou dl change la direction
  • x1.5 et y1.5 place la position courante à 1.5 * paramètre taille
  • px1.5 ('p' pour '+') décale la position courante de 1.5 * paramètre taille vers la droite
  • mx1.5 ('m' pour '-') décale la position courante de 1.5 * paramètre taille vers la gauche
  • s40 établit taille courante à 40% de la valeur du paramètre taille
  • cjpointD justifie les hiéroglyphes entre la position courante et le point pointD (défini antérieurement par #papointD). De même 'cl' cadre en haut/à gauche, 'cr' cadre en bas/à droite et 'cc' centre).

Quelques notes :

  • Le "paramètre taille" est saisi dans la page de l'éditeur.
  • 's' modifie aussi la taille de la ligne mais seulement à partir de la suivante.
  • Il ne peut y avoir qu'un seul nom ('a') associé à un point.

Blocs

Pour définir des blocs de cadrats, encadrez les par '(' et ')'.

IMPORTANT : ajouter un espace après la parenthèse ouvrante et avant la parenthèse fermante.

Factorisation

Les opérateurs placé juste après une fermeture de bloc (voir ci-dessus) sont appliqués à tous les cadrats du bloc : ( A1 A2 A3 )/r45 donnera A3 - <span class=Translit >Hms / Hmsi</span>A2 - <span class=Translit ></span>A1 - <span class=Translit >i</span>.

La factorisation s'applique également :

  • aux sous-cadrats : A1:(A2*A3)/cg donnera A3 - <span class=Translit >Hms / Hmsi</span>A2 - <span class=Translit ></span>A1 - <span class=Translit >i</span>
  • aux cartouches ; A1 < A2 A3 A4 >/cg donnera A4 - <span class=Translit >dwA</span>A3 - <span class=Translit >Hms / Hmsi</span>A2 - <span class=Translit ></span>A1 - <span class=Translit >i</span>
  • aux lignes et colonnes : A1 A2 A3 !/cg A4 A5 donnera A5 - <span class=Translit ></span>A4 - <span class=Translit >dwA</span>A3 - <span class=Translit >Hms / Hmsi</span>A2 - <span class=Translit ></span>A1 - <span class=Translit >i</span>

Textes

Un texte hiéroglyphique peut être complété par des textes français, grecs, coptes, translittérés... que nous désignerons dans la suite par "textes".

Les "textes" peuvent être saisis de l'une des deux manières suivantes :

  • par le texte entre guillemets doubles (par exemple "ceci est un texte"),
  • par le texte précédé de +l pour le français, +g pour le grec... (par exemple +l ceci est un texte)

Rosette recommande d'utiliser la première méthode qui utilise une nouvelle syntaxe beaucoup plus ouverte.

A titre d'exemple :

"Voici quelques caractères grecs : αβγχψω suivis de quelques caractères coptes : ⲁⲃⲅⲭⲯⲱ".

sera affiché :

L'affichage dans la zone de saisie du "texte" pourra par contre être incorrect si vous n'avez pas chargé sur votre ordinateur la police Rosette (voyez Documentation > Fontes > Autres fontes).

La saisie des "textes" sera aisément effectuée à l'aide de la "palette de saisie Rosette" (bouton "Saisir Texte").

Plusieurs "textes" peuvent être utilisés dans le même texte hiéroglyphique.

Chaque texte peut être suivi par un des opérateurs suivants : /z (voir ci-dessous), /c ou /s.

/z permet de préciser le script du texte ('l' pour latin, 'g' pour grec, 't' pour translittération...)

/z est facultatif sauf dans le cas où vous utilisez pour la translittération les équivalents latins du MdC (a pour aleph, A pour aïn...).

Ainsi la translittération de l'entrée d'id 115 du Corpus (Ostracon d'Amon Belier) sera rendue correctement par :

  • "nb.t"/zt/s80 " (sic) " "pt Imn-Ra"/zt/s80
  • ou bien "nb.t (sic) pt Imn-Ra" en saisissant tous les caractères en Unicode à l'aide de la "palette de saisie Rosette" comme indiqué ci-dessus.

Des exemples ?

la page de l'éditeur propose de nombreux exemples (voir le menu déroulant placé à droite et juste en dessous de la zone où vous introduisez le codage)

L'exemple "Obélisque Concorde Sud" est très complet, nous vous invitons à le consulter